À quoi ressemblera la voiture du futur ?

Même si chaque Salon de l’automobile est l’occasion, pour les constructeurs, de présenter des prototypes de véhicules futuristes qui titillent les fantasmes des amateurs de science-fiction, il faut néanmoins garder les pieds sur les pédales : la voiture du futur, ce n’est pas tout à fait pour demain. La faute à une industrie qui évolue doucement, tout doucement. On peut toutefois, au vu des projets actuellement en test, essayer de déterminer à quoi ressembleront nos 4-roues dans un avenir proche.

Auto-évolution

Assez étrangement, l’histoire de l’industrie automobile n’a connu que deux authentiques révolutions depuis la fin du XIXe siècle : le moteur à combustion et la production de masse. Inutile de préciser que la voiture électrique, nouvelle marotte des pouvoirs publics, n’entre pas dans ce champ : parce que les premiers prototypes sont anciens, et parce qu’elle n’a pas renversé la table.

Ce n’est pas une nouveauté : l’évolution de l’industrie se fait sur un rythme lent et sur une durée longue. C’est paradoxal, pour des produits qui se targuent d’aller toujours plus vite sur les routes… La faute à des contraintes économiques, politiques et sociales importantes. Et à une imagination bridée autour d’une même ergonomie.

De fait, les prototypes présentés dans les Salons de l’auto ont beau être particulièrement excitants, ils restent, dans 99%, à leur état d’échantillons fabriqués pour faire scintiller les yeux des spectateurs. Néanmoins, les réussites technologiques du secteur mêlées aux besoins des automobilistes en termes de mobilité, nous invitent à imaginer à quoi pourra ressembler la voiture du futur.

Autolib' Bluecar carsharing service, Paris, France

La voiture du futur sera rationnalisée et partagée

Plus que la technologie, le besoin numéro un des automobilistes de demain sera celui d’aujourd’hui : celui d’une mobilité plus plaisante, axée sur le bien-être des déplacements et du stationnement. La voiture du futur prendra en compte le manque de place dans des zones urbaines de plus en plus denses, elle rationnalisera son espace. Et, surtout, elle sera partagée.

Au mépris des constructeurs automobiles, voûtés sur des modèles de plus en plus obsolètes de propriété privée, la mobilité en ville tend vers l’idée de partage : covoiturage, location d’un véhicule à la journée ou au déplacement, etc. Des systèmes de communication se développent qui facilitent une mobilité mutualisée.

En somme, la voiture du futur ne change pas fondamentalement : c’est son usage qui est révolutionné. À l’heure où une partie de la tranche d’âge des 18-30 ans urbains juge l’auto chère et superflue, la mentalité de l’éphémère pourrait prendre le dessus.

Elle sera aussi écologique

Hybride ou électrique, la voiture du futur sera de toute façon un véhicule écolo – ce qui ne l’empêchera pas d’être fun. L’empreinte écologique, la baisse de la consommation de carburant et, in fine, la protection de l’environnement, ne sont plus des options. Les constructeurs se concentrent sur des innovations qui rafraîchiront notre mobilité.

L’avenir ? Ce sera peut-être le moteur à hydrogène, 100% propre, qui produira de l’électricité avec une pile à combustible. Quant à l’hydrogène, on le trouve partout, dans l’air, et en quantités infinies. En attendant le fameux moteur à eau, grand fantasme de notre génération !

À quoi ressemblera la voiture du futur 3

La voiture du futur sera autonome

Les autos d’aujourd’hui sont déjà, de plus en plus, connectées : ordinateur de bord, GPS intégré, récupération et transmission des données de consommation, etc. Cette tendance va se poursuivre avec, comme horizon, un véhicule non seulement connecté au vaste monde, mais progressivement autonome.

La voiture autonome, celle qui se conduit toute seule ? Oui, celle-là. Elle est au cœur de l’imaginaire automobile depuis très longtemps. La Google Car est la première étape vers une autonomie que les ingénieurs se cassent la tête pour rendre accessible au public dans les décennies à venir, et il n’y a pas de doute sur le fait que ma génération (celle des trentenaires) la conduira…

… Ou, précisément, qu’elle ne la « conduira » pas : car le propre de la voiture autonome, c’est justement de n’être pas conduite, sauf cas extrêmes. À l’aide d’un GPS embarqué et d’une batterie de radars/lidars (des radars à technologie laser), l’ordinateur de bord s’occupe de tout, maîtrise son environnement, se déplace seul, prend en compte les autres autos et les passants.

Ce n’est pas encore demain qu’on pourra tapoter sa destination sur le tableau de bord et ouvrir un magazine sans faire attention à la route, mais la technologie va, du moins, dans la bonne direction. Et sans panneau « Stop » à l’horizon.

À quoi ressemblera la voiture du futur 5

Mais pourra-t-elle voler ?

Un jour, peut-être. Autant ne pas se mentir : la voiture du futur pourra peut-être déployer ses ailes, mais ce sera dans un avenir lointain, très lointain. Ce désir ancien (le premier essai fut lancé en 1917 sous le nom d’Autoplane) d’une voiture volante n’a pour l’instant pas résisté aux contraintes que son utilisation implique : quelles infrastructures pour décoller ? Quelle sécurité ?

Alors, oui, des prototypes d’un nouveau genre sont en train d’apparaître, y compris des modèles capables de s’envoler à la verticale (exit le besoin d’une piste). Mais du projet à une commercialisation prochaine, il y a un bien grand pas. Les autoroutes aériennes de Retour vers le futur II et du Cinquième élément, ce n’est pas pour tout de suite.

Ce qui est sûr, c’est que dans tous les cas (bardée de capteurs et d’électronique, dotée d’ailes ou de chenilles sous-marines, propulsée par l’hydrogène), la voiture du futur ressemblera à la voiture d’aujourd’hui, ni plus ni moins : elle aura toujours 4 roues, un volant et une carlingue. L’imaginaire humain ne voit pour l’instant pas plus loin que le bout de la route.

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